dimanche 16 mars 2008

2) HISTORIQUE ORIGINE DU GILLE

ORIGINES

1ère période : Les origines du personnage : avant 1800
Au 17ème et au 18ème siècle, les Gilles, les Polichinelles et les Arlequins de la Commedia dellArte ont fourni à nos ancêtres des références culturelles qui les ont marquées. A cette époque, fleurissent les tréteaux dans les foires et dans les marchés. Les plaisanteries de représentation sont grossières et portent le nom de " cornages ". Le public, oublieux quelques instants des guerres, des rapines et des maladies, rit grassement. " Gilles " joue dans des farces sans valeur, aux côtés de Scaramouche et de Colombine, où il incarne un personnage niais, bossu et victime des railleries de tous. C’est celui-là que nos ancêtres avaient coutume de voir et d’entendre et Dieu sait si la Wallonie et le Nord de la France ont compté nombre de ces représentations : l’histoire le mentionne clairement.








2ème période : L’hybridation du costume : 1800 - 1875
Le costume du Gille porte des références explicites qui ne laissent pas planer le doute sur son origine historique et géographique :
n Les lions rouges et noirs dont sont cousus sa blouse et son pantalon sont les lions héraldiques des armoiries de la Province du Hainaut.
n L’armorial noir-jaune-rouge, les drapeaux belges qui parsèment son costume ainsi que la figuration des armoiries de la Belgique qui se trouve sur sa bosse dorsale n’ont pu être introduits qu’après 1830, c’est-à-dire après l’indépendance de la Belgique et la création de son drapeau national.
Néanmoins, la première moitié du 19ème siècle est marquée par la présence, dans nos régions, d’un personnage carnavalesque qui serait mi-gille, mi-polichinelle, avec
- Deux bosses rondes
- La barette, c’est-à-dire le bonnet de toile blanche porté sur la tête
- La collerette, la pièce de tissu portée sur les épaules
- L'apertintaille, le collier de clochettes qui enserre la taille
- Les sabots
- La coiffe emplumée, sans grande beauté ni recherche, faite alors de plumes de coq noires et non blanchies.
Certains historiens ont été amenés à faire un rapprochement entre le personnage du Gille et celui d’un autre folklore voisin : le Doudou, un personnage qui devait plus tard donner naissance après évolution au costume du célèbre Chinel de Fosses-la-Ville, près de Charleroi.




Le "Gilles" ou gille appartenant au théâtre de la foire depuis 1640, introduit par l'acteur Gilles le Niais. Tantôt niais et poltron, tantôt dégourdi et railleur. Tout de blanc vêtu avec sarrau, barette sous le chapeau et collerette couvrant les épaules.B. Le polichinelle français, autre personnage théâtral qui descend dans la rue(jusqu'aux environs de 1830)1. Le Doudou fossois, d'après photo2. et 3. Représentation du Gille-polichinelle avec son chapeau à plumes de volaille4. L'une des phases de la métamorphose du "Gille" avec plumes de marabout et figurations fantaisistes5. Le Gille à "Ramponeau"

3ème période : L’évolution finale et le folklore actuel: 1875 à nos jours
Le Gille se peaufine petit à petit et se popularise. Nous sommes à la moitié du 19ème siècle.
Vers 1850, à Baume, on se souvient encore de costumes sans appliques de velours noir, les seules couleurs du costume étant le rouge et le jaune.
Les pièces de tissu cousues sur le costume ne figurent pas encore les lions héraldiques du Hainaut. Les signes et les animaux découpés dans le drap rouge sont variés et appliqués sur la toile suivant la fantaisie du couturier : lézards, quartiers de lune, bonshommes, soleils, ...
Le ramon de l’époque est un authentique balai de ménagère. On le lance dans la foule en signe d’amitié. Le chapeau de Gille est constitué de plumes blanches mais ternes, et parfois même carrément brunes. La coiffe fait tout au plus 50 centimètres de hauteur.
Le Gille de l’époque ne jette pas encore d’oranges. Leur prix est prohibitif et aussi il jette les fruits du pays : noix, marrons, pommes, oignons, parfois des morceaux de pain...


En 1885, au quartier du Mitant des Camps, des Gilles portent encore le panier en fil de fer, avec un double couvercle, ustensile faisant partie sans doute de l’attirail ménager familial. Le panier en osier ne se généralisera qu’au début du 20ème siècle.
Avec la prospérité de l’industrie locale, le travesti du Gille gagne en beauté et en distinction. Les plumes de marabout et de coq font place aux plumes d’autruche et la coiffe du Gille gagne en hauteur. Les couleurs pastel ne sont pas encore à la mode dans les chapeaux, elles sont même très vives : vert, pourpre, jaune d’or, parfois même avec alternance de noir. Des photos de ces coiffes subsistent actuellement.



Cette photo prise en 1910 montre une des étapes successives de l'évolution de la coiffe du Gille : les plumes du chapeau, initialement raides et verticales, commencent à s'évaser et à se courber. (Carte postale)


Au quartier du Hocquet demeure même le souvenir d’un Gille qui avait porté un chapeau teint de noir, avec les rappels de couleur correspondant sur les jambières, les manchettes et la collerette de son costume, parce que son épouse était décédée pendant l’année écoulée ! Heureusement, une telle anecdote ne brille que par son caractère sporadique et isolé.
Les armoiries et les lions apparaissent sur la toile grise. Des dentelles se joignent aux rubans. Le ramon grossier fait place au ramon de paille de riz, on le prête désormais pour un pas de gille ou plus prosaïquement, une passe entre deux cabarets, ceci afin de témoigner sa sympathie.
Le sabot, parfois encore recouvert de peinture dorée, s’affine en se terminant par une espèce de corne qui se perdra assez vite dans le temps.




La richesse s’exprime dans le port de dentelles de prix, de gants blancs et même dans la présence de bijoux cousus sur la coiffe du chapeau. Tout cet attirail tape-à-l’œil a aujourd’hui disparu.
Mais, par-dessus tout, c’est au niveau des mentalités que l’évolution la plus forte se fait ressentir : le Gille devient un emblème culturel auquel se rattache définitivement toute une région. Il se crée dans nos villes une mentalité en rapport avec son costume riche et décoratif. Noblesse oblige, le Gille doit se tenir sobrement, rester digne, et briller par sa prodigalité durant son carnaval. Il doit dépenser sans compter afin de répandre la joie et les sourires autour de lui. Ce qu’il fait encore aujourd’hui d’ailleurs...
C’est bien plus à l’évolution de ce standing et à l’augmentation du nombre des valeurs positives qu’on attribue au personnage du Gille, qu’il faut lier les évolutions successives de son costume.
Jusqu’en 1880, nous ne possédons aucun document photographique ni graphique représentant le Gille. Il devait être, jusqu’en 1850, assez semblable au " Doudou " de Fosses, mais plus élancé et plus gracieux en raison de sa coiffure emplumée. A partir de 1850, le Gille se transforme progressivement pour devenir, vers 1880-1885, ce que d’anciennes gravures relatent. Toutes les représentations faites sont tirées d’après des documents photographiques datés, elles sont l’œuvre de Fernand Liénaux, éminent folkloriste louviérois.
source texte et photos: http://www.laetare.be/Perso_Gil4_fr.htm




ETHYMOLOGIE :
Du point de vue de l'étymologie, l'appellation de Carnaval pourrait mettre l'accent sur l'interdiction de l'alimentation carnée, qui est une des règles de la période de pénitence. Ou bien elle insiste sur le fait qu'au Carnaval, il reste permis de " manger gras " ou que l'on " entre " dans une période de mortification. A la première catégorie appartient le toscan carnevale ou le français carnage, charnage (du latin caro-carnis, la viande). L'appellation de " jours gras " est claire. De la seconde catégorie relèvent les dénominations comme carême-entrant ou carême-prenant. Au fil des siècles, le rite a édulcoré sa valeur originelle. La fonction magico-religieuse s'est évaporée. Des objets demeurent qui attestent de la fonction disparue. De même subsistent un certain état d'âme, une sorte d'impératif social, une dignité fort éloignée du burlesque carnavalesque.
tradition européenne :
Mais puisque nous sommes dans une ère où toutes les choses doivent trouver une réponse dans la réalité scientifique, nous allons essayer de nous lancer dans une explication non exhaustive du caractère sérieux de l'origine du Carnaval de Binche. La légende voulait que le Carnaval remonte à 1549. Or, on parle déjà d'un Carnaval à Binche en 1395. On le nommait Quaresmiaux ou Caresmiaux et l'on évoquait déjà le Cras Dimence. A cette époque également, on retrouve à travers la Wallonie et d'autres régions d'Europe, des grands feux. Ce feu peut se retrouver lors du rondeau final, le soir du Mardi-Gras, par les feux d'artifice et de Bengale hallucinants par leur crépitement et leurs lumières multicolores. Mais son origine doit remonter à bien plus loin encore. Le Carnaval de Binche se rattache sans aucun doute, de par son origine, aux anciens véritables carnavals (nous entendons par là ceux qui n'ont pas été fabriqué de toutes pièces à des fins uniquement festives) de Wallonie et aux fêtes païennes européennes. A propos de ce paganisme qui est incontestable par les démonstrations burlesques de la fête, il est à faire remarquer qu'une facette du folklore binchois a tout du religieux de par sa rigueur et son sérieux. D'ailleurs, tout comme pour les fêtes susmentionnées, les tentatives d'éclairement sur l'origine des traditions peuvent trouver des indices de réponses dans les rites ancestraux, magiques et religieux. Ces cérémonies avaient pour but essentiel de chasser le mauvais esprit, de combattre les forces du mal en faisant appel à des forces magiques au travers de la danse et au moyen de l'offrande afin d'assurer la fertilité des champs, la fécondité des femmes… C'est en quelque sorte la fête du renouveau printanier. Le Carnaval se célèbre juste avant le Carême. La mobilité de la fête chrétienne entraîne celle de la fête profane. La date du Dimanche-Gras - dénommé dans le calendrier ecclésiastique, dimanche de la Quinquagésime - se calcule à partir de Pâques, en remontant de 49 jours. Les jours gras se situent donc à des dates variables, à l'intérieur d'une période qui fluctue du début février jusqu'en mars. En prévision et par compensation de la période de mortification qui s'annonçait, nos ancêtres veillaient à prendre du bon temps. On dansait, on s'ébattait dans les tavernes ou sur les places publiques.

COSTUME:



La veste du costume du Gille est emplie de " torquettes " de paille d'avoine. C'est le " bourrage " ou " bossage ", cérémonial qui prend invariablement place chaque fois que le Gille doit s'habiller durant les trois jours de Laetare. (Archives Communales)




Le costume du Gille, aussi appelé " balot " en wallon, est composé d'une veste (blouse) et d'un pantalon (marone). L'ensemble est en toile de lin et est cousu de figurines: 20 lions héraldiques de feutrine rouge et noire, 120 étoiles aux couleurs nationales belges. Le nombre de motifs varie légèrement selon la taille du costume et les différents " louageurs ", ces artisans qui mettent en location des costumes de Gille. Il est à signaler qu'il est très rare, pour des raisons financières, qu'un costume soit la propriété du Gille qui le porte.
Les bosses du Gille sont faites à l'aide de paille d'avoine, la meilleure pour absorber la transpiration. Le " bourreur " ou " bosseur " confectionne des " torquettes " de paille dont il emplit au fur et à mesure la veste du costume.
La veste du costume du Gille est emplie de " torquettes " de paille d'avoine. C'est le " bourrage " ou " bossage ", cérémonial qui prend invariablement place chaque fois que le Gille doit s'habiller durant les trois jours de Laetare. (Archives Communales)
Sous la veste, un mouchoir blanc et carré est plié en diagonale et noué autour du cou. Celui-ci évite les frottements et est appelé " mouchoir de cou ". Sur la tête, le bonnet de coton blanc est appelé barrette. Un mouchoir blanc plissé plusieurs fois en diagonale, passant sous le menton et noué sur le dessus de la tête, fixe la barrette et protège le menton de la bride du chapeau. Ce mouchoir plié est appelé bridon. La collerette ou pèlerine constitue la pièce de tissu blanc qui recouvre les épaules du Gille. Elle est constituée de rubans plissés de 2 cm de large, blancs ou colorés, les nuances des couleurs rappelant les tons du chapeau. Au siècle dernier, la collerette était de satin bouffant et de dentelle très fine. Elle est maintenant ourlée d'une frange composée de festons dorés qui pendent à ses bords et constituée de rubans plissés, comme d'ailleurs les manchettes et les jambières. Au-dessus du grelot, à l'attache de la collerette, vient s'épingler un noeud de couleur blanche et de même texture que la collerette. Aux poignets et dans le bas du pantalon, des parements identiques constituent les manchettes et les jambières du costume. Les parements sont sertis de galon doré et de fine dentelle. Il faut plus de 150 mètres de ruban pour confectionner la collerette et les parements, et leur imprimer un double pli. Les manchettes et les jambières se sont progressivement réduites en taille, elles sont actuellement composées de trois rubans plissés et superposés, de même que les jambières (6 à 7 plissés).
source : http://www.laetare.be/

BONNET BARETTE


source photo Bénédicte Martinez
Sur la tête, le gille porte le bonnet de coton blanc qui est appelé barrette. Un mouchoir blanc plissé plusieurs fois en diagonale, passant sous le menton et est noué sur le dessus de la tête. Il fixe la barrette et protège le menton de la bride du chapeau. Ce mouchoir plié est appelé bridon.
BLOUSE PANTALON


source photo Bénédicte Martinez



source photo : Bénédicte Martinez

Ces deux éléments du costume sont constitués de toile de jute sur laquelle on a cousu différents motifs ainsi que des bandes de feutrine noire, rouge et jaune. Ces motifs représentent les lions couronnés de la Belgique, ceux sans couronne des armoiries du Hainaut, des étoiles, … Au total, plus ou moins deux cents motifs dont certains demandent quatre applications successives. Les extrémités de la blouse et du pantalon sont constituées de plusieurs mètres de ruban qui ont été froncés à la manière de la collerette, sorte de pèlerine reposant sur les épaules du Gille. De 150 à 200 mètres de ruban plissé sont nécessaires pour leur confection. Ce ruban est plissé par une des rares machines qui puissent aider le louageur dans sa tâche difficile. Si le chapeau est de couleur, la collerette peut être légèrement teintée sur le bord du ruban. Il est à noter que la blouse du Gille a subit de nombreuses modifications durant les années d'existence du Carnaval, principalement au 19è siècle. C'est à cette époque qu'eut lieu l'apport de différents éléments au costume par des Gilles bourgeois qui aimaient un "beau costume". Par exemple, aujourd'hui, la face avant de cette blouse est constituée de feutrine disposée verticalement. Il n'en a pas toujours été de la sorte: certaines photos nous montrent qu’en 1887, la feutrine était disposée en triangles, en 1890 les bandes étaient obliques, en 1899 les bandes étaient beaucoup plus larges, … Le dos du costume varie également et cela encore de nos jours. Si vous vous promenez le Mardi-Gras à Binche, vous pourrez constater que les dos des costumes de Gille sont différents. Ceci est en fait pour permettre aux louageurs de reconnaître leurs costumes.

L'apertintaille et le grelot

source photo: google



source photo : Bénédicte Martinez


L'apertintaille se range parmi les éléments les plus anciens du costume du Gille. Autre élément archaïque du costume du Gille, le "grelot de poitrine", emprunté au harnachement des chevaux comme, d'ailleurs, l'apertintaille. Il est placé sur la bosse de devant, contre le plastron. L'apertintaille, quant à lui, est composé d'une bande de toile de lin renfermant une bourre. A l'extérieur, la toile; large de 10 à 15 cm, est garnie de brins de laine rouge et jaune. A cette "ceinture"' sont attachées de 6 à 9 sonnettes ou clochettes en bronze à fort alliage de cuivre. Les premiers apertintailles connus, au dix-neuvième siècle, comportaient des grelots ou, alternativement, une clochette et un grelot. Les clochettes sont de taille et de poids variables, les plus grosses se trouvant au centre de l'apertintaille et les plus petites aux extrémités. Elles produisent des sons plus ou moins graves. L'apertintaille d'avant 1940 comportait une part importante de cuir et de peau; sa confection était du ressort du bourrelier spécialisé dans la fabrication et la vente d'objets en cuir. Le poids de l'apertintaille varie entre 2 et 3 kg. L'apertintaille est porté durant les soumonces en batterie ainsi que le mardi gras où le "tintinnabullement" à peine perceptible des sonnailles égaye et rend envoûtante la danse du Gille.


LES CHAUSSONS


Ils sont faits de laine blanche (quoique parfois en coton) et sans couture pour ne pas blesser le pied. Certains Gilles se frictionnent la plante des pieds de talc ou de crass' candelle (chandelle grasse) avant d'enfiler les chaussons afin de mieux supporter les sabots.


LES SABOTS
source photo: google


Le sabot est creusé soit dans du peuplier, choisi pour sa solidité et sa malléabilité soit dans le saule, pour sa légèreté et sa résistance. Sur la partie avant du sabot se colle ou se cloue le "renon" de rubans plissés. Jadis fabriqués par des sabotiers locaux, les sabots actuels sont fabriqués dans les Ardennes de façon principalement automatique. En effet, c'est une machine qui donne au sabot son aspect extérieur à partir d'un modèle prédéfini. Une seconde machine va creuser sommairement l'intérieur du sabot et déterminer l'emplacement du pied. Mais c'est le "creuseur" qui termine cette tâche minutieuse. La fabrication du sabot terminée, il reste à lui donner sa couleur et son odeur caractéristique. Pour ce faire, il séjournera dans un fumoir pendant 7 à 8 heures. Ce sabot n'est pas tout à fait terminé. En effet, il faut encore lui ajouter des accessoires en cuir qui permettront de le maintenir: une talonnette en forme de demi-cercle et la bride, simple lanière glissée dans un morceau de cuir rectangulaire et dentelé.


LE CHAPEAU

blanc

source photo : Bénédicte Martinez

ou de couleur

source photo : Bénédicte Martinez


La plume - d'une hauteur totale de 1m50 - est constituée avec 3 plumes d'autruche de 50 cm. A celle-ci vient s'ajouter une douzaine de petites plumes qui étofferont tout l'ensemble. Le chapeau se constitue de 8 à 12 grandes plumes réalisées à l'aide de 240 à 290 petites. Le frisage à la main de chaque grande plume au moyen d'un petit couteau donne le panache et la majesté caractéristiques du chapeau du Gille. Le poids du chapeau est d'approximativement 3 kg. Le tout est monté sur l'armature métallique recouverte de biais blanc sortant de la "buse" ou "forme" confectionnée en carton enveloppé de toile collée à la colle forte pour donner la rigueur nécessaire à ce support. Autrefois, cette forme était fabriquée à partir d'un simple chapeau "buse" d'où son nom. Le chapeau est maintenu par une jugulaire en cuir blanc et posé sur la barrette, elle-même serrée par un mouchoir de cou passant sous le menton. Il est bon de faire remarquer que le chapeau a également subit de nombreux changements depuis l'existence du Carnaval. Ainsi, il a vu sa forme s'arrondir. Plus vertical à ses débuts, le chapeau est devenu progressivement arrondis, voire carré chez certains louageurs. De plus, sa taille a également évolué. D'une hauteur approximative de 50 cm vers 1830, il est passé actuellement à environ 90 cm. Enfin, il est à signaler qu'il ne fut pas toujours réalisé en plumes d'autruche. En effet, au début, le chapeau était fait de plumes de coq et même de marabout. Les plumes d'autruche constituent un des apports au costume par les bourgeois du 19è siècle qui, en pleine prospérité, voulaient remplacer certains éléments anciens par des parties plus romantiques.


LE MASQUE
source photo: google


De toile recouverte de cire, aux lunettes vertes et aux moustaches ainsi qu'une mouche à la Napoléon III. Jusqu'au début du XXème siècle, le Gille restait masqué pendant la plus grande partie de la journée. De nos jours, le masque est porté durant la matinée jusqu'à la réception à l'Hôtel de Ville. Le Gille est un grand prêtre qui célèbre le renouveau du printemps; il accomplit un rite mais n'agit pas en son nom personnel. Il convient donc qu'il ne soit pas reconnu. Binche a toujours eu le monopole d'utilisation de ce type de masque. En son temps, Charles Deliège, Bourgmestre de la Ville, passa une convention entre la firme César de Saumur et la Ville. Mais cette firme passa à la fabrication en série, avec des matières de base peu conformes à l'usage, comme le plastique. Il n'était plus possible de lui confier la fabrication de nos masques - seule, la cire est autorisée - alors que d'autre part, la réserve de la ville s'épuisait. Monsieur Jean-Luc Pourbaix, artisan binchois, se préoccupa du problème. Après bien des années de recherches, il trouva la solution. L’administration communale de Binche en a déposé le modèle, au mois d'octobre 1985, auprès du Bureau Bénélux des Marques à la Haye et en a l'exclusivité. Le modèle est maintenant protégé: il ne peut être copié, commercialisé et porté ailleurs qu'à Binche. Ce dépôt de marque est renouvelable tous les dix ans et indéfiniment. Le masque de Gille ne peut être vendu qu'aux Gilles de Binche qui le portent le Mardi-Gras matin.


LE RAMON
source photo: google

Jadis véritable balai de rue, il était lancé à la tête de quiconque se rendait au Carnaval sans faux-nez ou sans masque. Le domestique du Gille allait le récupérer en faisant une pirouette au nez de la victime. Au fil des temps, la tête de balai s'est réduite en un ramon constitué de brindilles de saule soigneusement assemblées par trois ligaments de rotin. De nos jours, le Gille lance son ramon au passant qu'il désire saluer: il le récupère lui-même et embrasse la connaissance qui l'attend, le ramon en main. Le Gille est "armé" de son ramon uniquement le mardi gras au matin car l'après-midi, il porte le panier d'osier rempli d'oranges sanguines.
le panier :
Le panier qui contient les oranges est en osier tressé. Sa forme très particulière a remplacé vers 1880 le vieux panier à salade en fil métallique que le gille garnissait des produits de son jardin.
source : http://www.carnavaldebinche.be/page.php?lang=fr&menu=3&sousmenu=2



LE PANIER


source photo : Bénédicte Martinez



Le panier contenant les oranges est fabriqué en osier. Autrefois, il était en fil de fer et ce n'est que vers les années 1900 qu'il fut remplacé par celui connu actuellement. Le gille le remplissait de produits de son jardin.

L' ORANGE

source photo : Bénédicte Martinez

A l'époque, pour fêter le renouveau, le gille offrait du pain et des fruits locaux, signe de fertilité et du travail des hommes. Suite à l'importation de fruits exotiques et une meilleure conjoncture, c'est l'orange qui a été adoptée. Elle reste une offrande et une manière supplémentaire de communiquer avec le public.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

bravo pour ce blog... continue à nous faire voyager dans l'univers des gilles...